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 thinking you could live without me -- jonas/ava

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  Sujet: thinking you could live without me -- jonas/ava    Dim 11 Nov - 23:22

tell me how's it feel sittin' up there
feeling so high but too far away to hold me
you know i'm the one who put you up there
name in the sky, does it ever get lonely thinking you could live without me ?


Elle avait passé la nuit avec Gail. Là-bas, dans le bois, où le temps s'arrêtait, et où l'empreinte de sa fille était la plus forte, elle le sentait. Était-ce réel ? Ou n'était-elle qu'une illusion ? Ava ne se posait plus beaucoup la question, pas réellement certaine d'avoir envie d'en connaître la réponse. Ces étrangetés ne la rendaient pas triste ; c'était à peine si elles l'effrayaient. Une fois Gail apparue, elle rentrait comme dans un état second et ne restait d'elle, de ses souvenirs, de son âme, qu'une seule émotion : le bonheur. On parlait d'un bois hanté, maléfique, d'un repère pour le Diable lui-même, et que tous en étaient devenus ses sujets. Ava, pourtant bien cartésienne, ne voyait pas les choses de la même manière. Ce rêve était le sien, et aussi étrange que cela puisse paraître, elle ne voulait pas que cette irréalité s'arrête, elle ne voulait pas se réveiller de ce drôle de cauchemar. On ne pouvait pas lui enlever ça, pas encore.

10:34. Troisième tasse de café. Troisième fois qu'elle recommençait. Elle pianotait sur son ordinateur ce qui ressemblait à un article, effaçant aussitôt les mots qu'elle trouvait idiots et impertinents. Enflée d'un pull de grande taille, ses lunettes glissaient sur son nez et un chignon lâche lui maintenait, plus ou moins, sa sauvage chevelure. Beaucoup de ses journées ressemblaient à celle-ci, ces derniers temps. Elle n'était pas allée au bureau de la semaine, envoyait ses maigres écrits par mail à sa rédactrice en chef. Elle y pensa avec un haussement d'épaules ; elle s'excuserait en début de semaine, et comme à chaque fois qu'elle se permettait un peu trop de liberté, on ne lui dirait rien. Grâce à ses écrits indépendants, elle avait acquis une certaine notoriété qui servait l'audience du journal. On lisait Ava Andersen, la triste mère, la semi-veuve trop attachée à ce douloureux nom, et ça, elle le savait. Ava avait perdu en altruisme, avec le temps.

Son bureau donnait sur un balcon aux barrières en ferraille arrondis, assez large pour le décorer d'une petite table en bois et de deux chaises. L'architecture du quartier plaisait toujours autant à Ava, elle y baignait depuis près de cinq ans maintenant. Après la mort de Gail et l'abandon de Jonas, elle n'avait pas supporté l'idée de rester dans leur ancienne maison mitoyenne, encerclée de tous ces souvenirs, comme coincée dans un passé qui continuerait, sans cesse, de la hanter. C'était toujours le cas. Mais au moins, les images ne venaient plus que de sa tête. Elle avait revendu la maison, à prix bas - l'argent n'était pas le but final de cette action. Et puis, les revenus de son livre avaient largement comblés cette perte, si bien qu'elle vivait aujourd'hui dans un appartement des quartiers les plus riches, au parquet brillant et aux luminaires couteux. Un luxe qui ne l'avait jamais vraiment fait rêver, mais après tant de chagrin, elle avait trouvé une certaine fierté, comme un sursaut d'orgueil, dans cet argent dépensé. Cet appartement représentait, d'une certaine manière, sa revanche.

Elle s'installa sur le balcon, fameux balcon. Elle y passait beaucoup de temps, observant le parc qui se dessinait à l'horizon, un bouquin à la main et, éternellement, ses lunettes glissant jusqu'au bout de son nez. L'air frais de Novembre lui balaya le visage, et, les joues rosies, elle baissa la tête. Ce qu'elle vit quelques mètres plus bas la foudroya sur place. Son cœur rata un battement, puis s'enflamma. Était-ce encore une énième illusion ? Celle-ci était étrangement moins poétique, bien plus affligeante. Un fantôme de son passé refaisait surface. Elle ne pouvait croire à une telle cruauté, une telle injustice. La vie manquait d'indulgence et de clémence envers elle, là où elle en retrouvait bien trop dans les regards faussement tendres, faussement compatissants.
Jonas, ou l'ombre de ce qu'il était et qui se tenait en bas, là, était sa calamité. La vie était d'une férocité qu'elle ne méritait pas, non, qu'elle ne mériterait jamais, pas après tout ça.
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Jonas Andersen
Jonas Andersen
Messages : 70
Avatar : gyllenhaal, ©fakementine (av) ©VOVIVUS (ic)
Pseudo : murdock, cécile
Age : thirty-five years old
Job : medieval literature teacher at the local university
Status : still married, broken into a million pieces
Neighborhood : motel room (la crosse)
Reputation : the one that got away - whispers rise behind him
Top wishes : talk to ava, find the strength to go put flowers on gail's grave, find "rb"
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Mood: drowning
Relationships:
RP: (fr/en) - 2/4 ⋅⋅⋅ ava, izy
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  Sujet: Re: thinking you could live without me -- jonas/ava    Dim 25 Nov - 23:37

Mille nuits, répandues en poussières sur ses bronches, l'étouffant jusqu'au dernier souffle, mais jamais au-delà. Il vivait, toujours, s'écorchant l'âme et les genoux pour ramper jusqu'au matin suivant, les yeux bernés par les lueurs du soleil, qui n'amenaient jamais que les douleurs plus grandes encore. Mille nuits, bercées de la solitude volontaire, des cris silencieux et des prières vaines – on ne pardonnerait jamais ses offenses, car dans son sillon meurtrier il semait les corps et les peines. Dès le premier souffle, lorsque les lumières frappaient pour la première fois entre ses paupières virginales, que ses doigts tremblants de nouveau-né accrochaient les poussières, il appartenait au chaos. L'absence marquait les jours qui s'allongeaient en cercles vicieux et criards, riant de ses cauchemars sans jamais l'abattre, et il survivait le souffle bas et les doigts crispés aux souvenirs d'ailleurs et d'autrefois. Et aujourd'hui, Jonas s'évidait sur les trottoirs, assailli des terreurs et des pertes, rage abyssale à peine dissimulée sous la peau fine et vieillie de ses pommettes. Il avait tout perdu, perdu tout et plus encore – frère, mère, père, enfant, et il avait fui la dernière silhouette qui lui tendait les bras. Ava. Le nom apportait les frissons et emportait l'oxygène, car il signifiait l'univers entier, des cieux aux enfers, et l'inconnu des chances qu'il ne lui aurait jamais laissé. Il avait fui, et les spectres dans son ombre griffaient ses joues et empoignaient son cœur pour mieux le punir de ses erreurs terribles.

Jonas crispait les doigts sur le papier rêche, froissant l'encre de ses paumes rugueuses. 55 Wye Street, Finberry Hills. Les lettres étaient tremblantes et humides, griffonnées rapidement au coin d'un comptoir. La retrouver n'avait pas été difficile – son nom grimpait en murmures le long des briques. Ava. Elle hantait tout de ses yeux bruns, il y avait quelque chose dans la courbure de ses épaules, une énergie qu'on s'évertuait toujours à définir, et dont l'aura dévorait les âmes et les autres. Jonas ne respirait plus. Devant lui se dressait l'immeuble, façade gigantesque dont l'ombre se hissait jusqu'à ses pieds, mais pas tout à fait – un pas en avant, et il s'engouffrait dans les ténèbres et tout ce qu'elles apportaient. Ses yeux jugeaient les vitres, reflets hideux des réalités : Ava vivait derrière l'une d'elles, ailleurs, loin, sans lui, car il était parti avec les derniers espoirs et avant les apaisements. Six ans – l'éternité entière, et plus encore, le noir absolu d'une vie qui ne comptait pas, car elle s'était faite sans elle. Et pourtant, il n'était revenu qu'aux prières d'initiales mystérieuses, attiré par l'énergie incroyable de quelques lettres, et le sentiment profond que rien n'était terminé. Le reste avait suivi avec une aisance terrible. Il ne se souvenait plus de ces six dernières années, des routes et des visages, tout avait disparu lorsque les premiers arbres s'étaient dessiné contre la route. Ils avaient avalé le moindre souffle restant, et depuis, Jonas vivait en apnée, baissant les yeux sur les trottoirs pour contourner les spectres qui l'assaillaient de toutes parts – les siens, et tous les autres qui hantaient la ville et dont il n'avait jamais senti la présence. Il serra les mâchoires en relevant le regard sur les derniers étages. Et elle était là, figée dans les reflets du soleil, halo de lumière autour de son visage cireux, à quelques mètres au-dessus de lui. Jonas mourrait en silence – abattu par les cieux qui écrasaient sa poitrine. Elle ressemblait à tout ce qu'il avait aimé – les yeux bruns et les lèvres pleines, mais elle était toute autre, les joues creusées et les mains tremblantes, blanchies autour du garde-corps du balcon. Ava était spectrale, plus que jamais hallucinée et pourtant si réelle. Il pouvait tendre le bras et toucher sa peau – et pourtant l'univers entier les séparaient. Jonas se figea sur le trottoir, raidit par l'apparition soudaine de son épouse. Elle oscillait entre les poussières, et il aurait tant voulu sourire, agiter le bras, agripper ses mains et toucher ses lèvres. Quinze mètres tout au plus, il n'avait qu'à s'élever jusqu'à elle. Mais ses talons s'enfonçait dans le goudron et il était envahi des petits bonheurs et des grandes tragédies. Jonas appartenait au chaos, aujourd'hui plus que jamais – revenant d'entre les disparus pour mourir plus vite. Et lorsque Ava disparut derrière la vitre, il resta immobile pendant cent ans, à devenir poussières encore, poussières toujours, et il aurait pu s'évaporer à son tour, et la rencontre n'aurait existé que dans ses rêves les plus douloureux. Mais il traversa la rue, bousculé par les battements soudains de son cœur, qui heurtaient sa poitrine dans des agitations maladives. Car il devait savoir, car il devait être certain, et tant pis s'il devenait fou et que les souvenirs d'Ava s'étaient confondus dans la silhouette d'une autre.

Il abaissa le poing sur la porte, brisant le silence éternel et les promesses du monde. Il patienta un instant, mille nuits encore, avant qu'elle ne se dévoile dans l'encadrement, et que le temps suspendu s'abatte sur leurs silhouettes ondoyantes. Elle était là, si petite dans son ombre gigantesque, le visage marqué des trahisons et des chagrins, et Jonas aurait préféré crever qu'être responsable de l'ombre dans ses yeux. - Ava, souffla-t-il, battant des paupières sur son profil tremblant. J'ai fais un rêve, je brisais tout, j'écrasais tes espoirs et j'évidais notre amour, je répandais tes pleurs sur les trottoirs et Gail ne chantait plus, et tu ne riais plus, et j'étais seul contre les marées et seul au milieu des mers, envahi d'une tristesse infinie que tu n'étais pas là pour apaiser – car j'avais disparu avec tout le reste. Ava, j'ai rêvé que je disparaissais. Ava, dis-moi que tout va bien. Et le souffle s'échappa d'entre ses lèvres, lourd et cruel, car les rêves n'en étaient pas, car l'abandon était réel. Il était parti sans elle, poussé par l'égoïsme abominable et l'instinct de survie sinistre. Il était parti pour se sauver – et n'avait trouvé au bout que plus de chagrin encore qu'un seul homme ne peut endurer. - Ava. Et le nom déchirait sa gorge, nourrissait l'agonie prodigieuse qui ne cessait jamais. Il brisait le silence, et sa voix tremblait entre les poussières. Et il serra les mâchoires pour retenir les sanglots, car il n'avait pas le droit, il n'avait pas le droit, il n'avait pas le droit de pleurer.
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