we’re killers, divinity isn’t kind [0/1]

taste my divinity and choke on it, cough it up and swallow it back down. feel my fingers pressed against your throat
you are mine.
   Jamais pleinement étrangère en cette cité, pourtant jamais véritablement autochtone, Lilith est une de ces créatures enchantées que le commun des mortels contemple avec crainte. Fille d’une nature l’ayant fait sa prêtresse, la belle n’a de passé que cet avenir que son maître lui susurre à l'oreille, de liberté que cet amour qu’elle porte à l’éternel lui offrant ses forces. Des bruits courent sur la jeune femme, la démone préférant danser avec les loups plutôt que de côtoyer sa propre espèce. Ils la disent absence, vide que rien ne peut combler alors qu’elle gratte de ses ongles la terre de cette forêt que tant redoutent. Les plus fous prétendent qu’elle passa un pacte avec le démon de la forêt, lui offrant ses loyaux services contre le poids de son âme. D’autres préfèrent croire qu’elle est juste illuminée, avec ses cristaux aux qualités médicinales, les cartes de tarot qui traînent en ses armoires et les ombres qui se refusent à la quitter. Lilith est mystère, prêtresse d’un inconnu que les habitants d’Holly Spring se refusent à affronter. Lilith est indifférence, fière érudite accomplissant son devoir avec diligence une fois le soleil tombé de son perchoir.


 
Elle, elle est envie, vanité sublimée par la pureté de sa carne. Elle, elle est désir, ses lippes rebondies une invitation au péché originel quand pourtant sa vision est miracle. Elle, elle est tentation, vénale faim que rien ne peut sustenter. Elle prend et prend toujours plus jusqu’à ne plus compter. Lui, il est brebis, lui il est loup. La rage pour toute beauté, un dernier coup de rein le séparant de l’absolution et son oubli. Agneau sacrificiel, Oz n’est qu’offrande aux yeux de la démone. Rien de plus qu’un morceau de viande à sacrifier au nom d’un être les dépassant, afin de nourrir une forêt à la faim se répandant jusqu’aux abords de la ville. Objet ni pleinement réel, cependant jamais tout à fait imaginé, le Harker est la doléance que la terre réclame. Le fruit de ses racines qu’elle quémande avec vigueur pour qu’enfin se referme une plaie ayant été ouverte à la naissance de l’homme. Proie de qualité, objet ni pleinement réel, cependant jamais tout à fait imaginée, Lilith tisse sa toile autour de l’éphèbe en attendant de pouvoir l’éventrer. Elle le charme, le désarme alors qu’il se perd sous les doigts de la catin, de la Madone alimentant le feu de ses déraisons. Elle le torture, le tourmente en jouissant du chaos qui lui consume le buste jusqu’à l’instant où elle pourra finalement poser ses griffes à son cœur. Ramenant à la forêt cette douloureuse aumône qu’elle réclame.

   

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